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Tite LN
15 janvier 2007

¢'єѕт çα νινяє ?...

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On m'a dit que j'étais belle.
Mais moi, je ne veux plus être belle.
C'est dangeureux d'être belle..

Et d'être gentille aussi.
Pourquoi m'être laissée faire ?
Pourquoi quand on est gentille, on se fait frapper, humilier, insulter, demolir, detruire, rabaissé, soumise, et en plus, on doit rien dire, rien dire sinon..
Alors ça continue, on a pas le choix, on subit...On a pas le choix, contrairement à ce que l'on pense. Et quand on a 6ans..7ans..8ans.. on sait pas faire face. On apprend à se taire, on apprend à avoir peur, on se méfie, on ne sourit plus. Il ne faut pas sourire. C'est dangeureux de sourire. L'insouciance, c'est terminé.

Retenir ses larmes, montrer qu'on est forte. Se cacher sous la couette, ecoutant, guettant le moindre bruit. Les moindres pas. Insupportable habitude qui devient mode de vie.

Où est passée l'enfance ?

On range sa chambre, on la nettoie, ce doit être impeccable. Impeccable sinon ça va encore arriver.
Un stylo traîne, que va-t-il se passer? Vite, il faut le cacher.

Rentrée de l'ecole, courir vite vers sa porte de chambre, cacher sa figure, retenir son souffle, se faire discrète, pas assez vite, déjà appelée. Qu'est-ce que j'ai fait encore. Rien. Pas grand chose. On finit par y croire.

Et elle, qui ne disait rien, sinon ça lui retombait dessus.

Culpabilité. Fallait pas. Ca va recommencer.
T'es qu'une moins que rien, tu savais. Tu es si petite, mais ce n'est pas l'excuse. Tu n'es pas excusable. Même pas sur ta vie. Tu n'es rien.

A table, tu n'oses pas manger, ni même lever la fourchette, de peur que..que ce soit mal, que tu aies encore fait quelque chose qu'il ne fallait pas. Tu ne sais jamais. A cet âge, on apprend tout et toi tu devais tout savoir déjà. Tout.

Et puis quand tu es seule, tu te crois tranquille, il travaille, il rentrera tard, alors tu essaies de rattraper le temps, mais voilà que ça sonne, oh non, c'est Lui. Son ami. Ca va recommencer. C'est ainsi. Et tu reponds, parce que tu ne sais pas faire autrement, à 9ans...
Après l'humiliation , les coups, de l'Autre, Lui s'y met. Tu te plies. Tu est terrorisée. Il s'en va, ravi, te laissant te baigner dans tes larmes et ta douleur, ta Honte. L'Autre ne sait pas ce qu'il te fait pendant son absence, et tu ne lui diras pas. Il ne te croira pas. Il frappera encore. Sale menteuse, où tu vas chercher des conneries pareilles?

C'est fini, tu ne souriras jamais plus. Sauf pour masquer. Il ne faut rien savoir et personne ne saura rien. Et tu reussiras pendant un temps. Jusqu'au jour où cette carapace se craquellera. Là tu ne pourras plus faire semblant. Alors tu continueras à te detruire autrement.

Même s'il est parti.

Maintenant encore. Doucement tu te détruis. Parfois même sans le vouloir.. Tu ne sais plus.
Comment s'aimer? Supporter les regards, supporter les gentillesses? La confiance? Sans se mefier...croire que ça peut faire du mal..
Tu parviendras quand même à continuer d'aider ceux qui sont dans la douleur, les soutenir, les reconforter, tu n'as pas tout perdu. On ne t'a pas volé ça. Tu as su être forte. Toutes ces années...
Mais alors, tu as juste si mal, et tellement envie de crier cette injustice. Envie de tout envoyer en l'air. En même temps envie de garder courage, avec parfois..envie de disparaître.

Et.. Culpabiliser de sa propre vie.
Ne pas savoir reconnaître que c'est pas moi dans l'erreur.
Si ce n'est de se dire, c'est moi l'erreur.
Peut-être aurais-je dû...

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Commentaires
E
je crois qu'il y a des adultes qui sont malades, leur pouvoir les rend "fous" même s'ils usent de cette folie avec intelligence, ils sont adultes eux et savent comment tourne le monde. <br /> la vie est dure, la mémoire, c'est utile, parfois on voudrait ne pas en avoir. <br /> à force de se dire "oublie, pense à autre chose" on finit par ne plus penser qu'au pire aussi ... <br /> je pense qu'on ne peut pas trop choisir le contenu de notre tête mais on peut essayer de rediriger ses pensées vers... mieux, vers le soleil, ton soleil, ce qui te fait plaisir. <br /> il y a quelques moments, on a presque l'impression de redevenir l'enfant que l'on aurait pu être : et vivre ses rêves. "rêve" c'est pas forcément le truc dur techniquement hein ;o) Pour moi, c'était de lire sans être dérangée, en sécurité, l'esprit tranquille pour entrer doucement dans les histoires. Tu y arriveras même si c'est long. Une vie c'est pas forcément un morceau de tissu neuf, apprêté et bien repassé. ça peut avoir été froissé, agrippé, recousu, être rugueux par endroit, élimé à d'autres, et faire quand même l'étoffe d'une belle vie. Bon courage à toi ! ;o)
E
accroches toi, On ne s'imagine jamais assez a quel point c'est dur de faire face à tout ces moments détruits...Ton texte a résonné en moi et m'a emue. Je te lis souvent, depuis longtemps mais je ne poste pas beaucoup. Tu as fait un long, dur et douloureux chemin et tu tiens bon. Un jour, tout va s'apaiser. Moi je suis sure -bien que je ne te connaisse qu'a travers tes ecrits- que tu vas t'en sortir et apprendre à sourire pour de vrai.<br /> Gros gros bisous, tiens bon LN<br /> elodie
K
Je viens de lire deux de tes textes. Je crois comprendre certaines choses mais je n'en suis pas certain et n'ose approfondir. Ce que je peux te dire, c'est que tu ne dois pas te culpabilisé. Tu n'es pas responsable et la faute est à ceux qui t'on fait du mal. A 6,7,8 ans et quelque soit l'age, quelqu'un de maltraité n'est pas coupable. Tu aurais pu dire certaines choses, mais tu ne savais pas à cette époque. Et à qui ? Est-ce que tu avais quelqu'un à qui te confier ? Les bourreaux cachent bien leurs jeux et les victimes aussi. <br /> Il faut te reconstruire. Faire ta vie et te dire que tu es quelqu'un de bien. Oui de très bien même. Tu es courageuse, je le lis. D'avoir supporter tout ça, cela montre un caractère fort. <br /> Mais il te faut encore de la force et du courage à présent pour construire ta vie. Celle qui va te faire rencontrer l'amour et le bonheur. <br /> Je te souhaite bon courage petite LN.
P
Tu le sais que tu n'y est pour rien..qd je te lis je pense à un de mes fils qui était le souffre-douleur du B_P...physiquement comme mentalement, qd il n'était pas là, je le reconstruisais..qd il revenait, on avait ts peur..des coups physiques et psychologiques...<br /> qd je vois mon gaillard, il s'en est bien sorti et est heureux ds sa vie....tes mots me font mal qd je les lis...mais il y a tjs moyen de s'en sortir...tu vas y arriver, continue tes études, ton permis et puis adieu ts ces empêcheurs de vie!!!<br /> courage ma pitchoune!!!!
M
Oui, laisse tout sortir... Tu n'en seras que mieux après, même si ça ne se fait sentir que quelques jours après... Ca t'enlèvera des poids, tu te sentiras plus légère, je te le promets.
Tite LN
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